Par Charlotte Hébert-Wiencke, étudiante au Baccalauréat en nutrition, Université de Montréal
À la fois valorisé pour ses effets bénéfiques pour la santé et craint pour des effets prétendus néfastes, le soya semble être un aliment très controversé. Mettons alors les points sur le « y » du soya.
C’est quoi, le soya ?
Le soya est une légumineuse provenant de l’Asie. Riche en fibres, en protéines, en vitamines B, en fer et en certains minéraux, il s’agit d’un aliment particulièrement intéressant sur le plan nutritionnel. Comme la viande, le soya est très riche en protéines, mais aussi économique et accessible. Il s’agit donc d’une protéine végétale payante pour la santé et le porte-monnaie. Rappelons qu’avec l’âge, nos besoins en protéines augmentent puisque le corps diminue sa capacité à les utiliser. Afin de maintenir notre force et de prolonger notre autonomie, il est conseillé de tenter de manger au moins une source de protéines à chaque repas et collation. Le soya s’invite naturellement au menu.
Le soya est reconnu pour ses effets bénéfiques pour la santé, par exemple sur le cholestérol sanguin. En remplaçant dans notre assiette, en partie ou en totalité, les protéines animales par des protéines de soya, des recherches suggèrent certains bénéfices pour notre santé cardiovasculaire. Une consommation régulière de protéines de soya pourrait alors contribuer à réduire les risques de développer certaines maladies. Les recherches se multiplient sur le sujet.
On retrouve du soya dans plusieurs aliments, comme dans le tofu, le tempeh, les edamames, les boissons de soya, le natto et le miso (d’inspiration japonaise !), la protéine végétale texturée (aussi nommée la PVT) et la farine de soya. Bien qu’elles soient faites à base de soya, la sauce soya et l’huile de soya ne sont pas considérées comme des aliments protéinés.
Le soya, une hormone ?
Le soya contient beaucoup d’isoflavones, une molécule similaire à l’oestrogène, mais unique aux plantes. Ces phytoestrogènes peuvent se lier aux récepteurs d’oestrogène chez l’humain, d’où les craintes prétendant que le soya puisse causer un débalancement hormonal, voir même causer le cancer du sein. Cependant, les effets des isoflavones dans le corps humain, aussi moindres soient-ils, ne sont pas les mêmes que ceux de l’estrogène. En bref, dans une alimentation équilibrée, la consommation de produits de soya ne pose aucun problème pour la santé, tant pour les hommes que pour les femmes. Certaines études ont même établi un lien entre la consommation de soya et la diminution du risque de cancers du sein et de la prostate.
Tout bien considéré, le soya est un aliment riche tant sur le plan nutritionnel que pour ses bienfaits sur la santé. Essayez le tempeh grillé avec une sauce barbecue, du tofu cuit à la poêle dans un sauté aux légumes, de la protéine végétale texturée dans un pâté chinois ou des edamames dans vos soupes.
Restez à l’affut : activité sur les aliments du Québec
Ce mois-ci, ne manquez pas l’activité que vous prépareront les stagiaires en nutrition pour promouvoir la consommation d’aliments locaux. Le tout se déroulera du 19 au 23 septembre.
Sources :
Les Diététistes du Canada (2017). Pleins feux sur le soja. https://www.unlockfood.ca/fr/Articles/Vegetarisme/Pleins-feux-sur-le-soja.aspx
Gómez-Zorita, S., González-Arceo, M., Fernández-Quintela, A., Eseberri, I., Trepiana, J., & Portillo, M. P. (2020). Scientific evidence supporting the beneficial effects of isoflavones on human health. Nutrients, 12(12), 3853. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33348600/
Boutas, I., Kontogeorgi, A., Dimitrakakis, C., & Kalantaridou, S. N. (2022). Soy Isoflavones and Breast Cancer Risk: A Meta-analysis. in vivo, 36(2), 556-562.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35241506/
Applegate, C. C., Rowles III, J. L., Ranard, K. M., Jeon, S., & Erdman Jr, J. W. (2018). Soy consumption and the risk of prostate cancer: an updated systematic review and meta-analysis. Nutrients, 10(1), 40.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29300347/