Les résolutions pour 2022

17 février 2022
Image de Freepik

Marie Marquis, FDt.P., PhD, Directrice du Département de nutrition, Université de Montréal 

Les mois de janvier sont souvent synonymes de résolution et avec le temps, et la sagesse, nous reconnaissons le côté éphémère de certaines de ces résolutions. Une résolution exprime malgré tout un désir d’apporter un changement et très souvent, il réfère à nos habitudes de vie : alimentation, activité physique ou santé psychologique.

Le plus intéressant est de se demander pourquoi nous ne réussissons pas à concrétiser ces intentions de changements de comportements. Les raisons habituelles sont nombreuses :

  • Les objectifs fixés sont trop ambitieux et trop nombreux;
  • La routine est drôlement bien ancrée et le nouveau comportement vite oublié;
  • L’entourage affiche des comportements qui ne vont pas dans le sens des résolutions;
  • Le comportement visé n’est pas vraiment source de plaisir, mais plutôt d’effort;
  • Etc.

Pour aborder le sujet, je vous propose de mémoriser les deux mots suivants GOOD ENOUGH. Malheureusement, je ne leur trouve pas d’équivalent en français.

Le GOOD ENOUGH :

  • Invite à éviter de viser la perfection dans nos changements de comportement;
  • Appelle à faire preuve de bienveillance à notre égard. Chacun a un point de départ unique et progresse à son rythme!
  • Insiste sur le temps nécessaire pour changer ou introduire de nouvelles habitudes.

Adopter le GOOD ENOUGH me dicte que même si le changement est petit, je l’ai fait, je l’ai répété et à un certain moment, je pourrai le considérer comme intégré dans ma vie sans même devoir y penser. Il me dicte qu’en m’offrant le temps nécessaire, même pour un tout petit changement, je l’ai frotté et peaufiné et je peux maintenant dire que le comportement est réglé ! Je peux ensuite regarder et apprécier l’effort accompli pour y arriver, en prenant conscience des pièges rencontrés et des ruses déployées pour les contourner.

Allons-y avec un exemple. Je souhaitais boire plus d’eau pendant la journée. J’en connais l’importance, mais je ne bois pas assez. J’ai commencé par prévoir une bouteille d’eau tous les jours sur le coin de mon bureau. Croyez-le ou non, je finissais ma journée en versant l’eau sur les plantes. J’ai donc opté pour un verre dans lequel je voyais l’eau, rien ne changeait. J’ai remplacé le verre par un très beau verre et cette fois-ci il a accroché mon regard, déclic et je bois de l’eau ! Je frotte ce comportement pendant plusieurs semaines. Une chose de réglée pour boire au travail. Je ne vous dis pas le temps nécessaire! Mais qu’en est-il à la maison? J’ai placé des verres sur ma table de chevet et près des éviers. Je ne les voyais pas! J’ai découvert tout à coup la différence en ajoutant de la glace à mon eau et en y ajoutant très peu de jus, question de colorer le tout. Ça fonctionne! Le comportement est simple, je pense avoir intégré ce comportement, mais je reconnais que c’est encore fragile, je risque de l’oublier, je reste vigilante. Un nouveau verre à chacune des saisons soutiendra certainement le comportement. Vous comprenez que les connaissances ne suffisent pas et que les routines résistent fortement aux changements.

Dans le prochain numéro, nous vous présenterons les résultats du sondage auxquels plusieurs ont participé révélant les sujets dont vous aimeriez entendre parler en nutrition.

Ces sujets supposeront des changements de comportements pour plusieurs d’entre vous.

Bravo d’ailleurs aux gagnants du tirage : Mme Marie-Claude Chamberland, Mme Georgette Lafleur, Mme Lise Bergeron et M. Gilles St-Laurent.

D’ici là, soyons GOOD ENOUGH et bonne année!